Retraite des cadres : montant de base, complémentaire… Tout savoir

L'équipe de Cadremploi

Si les cadres bénéficient d’un statut à part dans l’entreprise, les différences avec les salariés non cadres s’estompent depuis quelques années en ce qui concerne la retraite. Voici ce qu’il y a à savoir sur ce sujet.
Retraite des cadres : montant de base, complémentaire… Tout savoir

Longtemps, le statut de cadre était synonyme de spécificités non seulement dans l’exercice des missions, mais également après, lors de la retraite. En effet, jusqu’en 2019, les cadres versaient des cotisations supplémentaires pour leur retraite complémentaire, à l’Agirc, en plus de celles versées à l’Arrco par tous les salariés. Mais depuis la fusion de ces deux organismes, la retraite des cadres diffère beaucoup moins qu’avant de celle des autres salariés.

Quel est le montant de la retraite d’un cadre ?

Le montant de la retraite d’un cadre est basé sur son salaire antérieur. Il se calcule de la même façon que pour les salariés non cadres. Le mode de calcul est le suivant :

Revenu annuel moyen brut x Taux de la pension x (durée d'assurance retraite au régime général / durée d'assurance pour obtenir une pension à taux plein).

Dans le secteur privé, le revenu annuel moyen correspond à la moyenne brute des 25 meilleures années. Cela inclut tous les éléments de rémunération (salaire de base, primes, heures supplémentaires) et les indemnités journalières de maternité. Pour les personnes ayant travaillé moins de 25 ans, la moyenne du revenu est calculée sur le nombre d’années travaillées. Quand les revenus dépassent le Plafond annuel de la sécurité sociale (PASS), la fraction au-dessus de ce plafond n’est pas prise en compte dans le calcul. En-dessous d’un certain montant , variable selon les années de travail, les revenus ne sont pas non plus pris en compte.

Le taux de la pension varie selon la durée de cotisation de l’assuré : s’il a cotisé le nombre d’annuités nécessaires pour ouvrir droit à une retraite à taux plein, ou qu’il a atteint l’âge ouvrant automatiquement droit à une retraite à taux plein, alors ce taux est 50%. S’il prend sa retraite avant d’avoir atteint la durée de cotisation requise ou l’âge de retraite à taux plein, le taux va être inférieur, car il subit ce que l’on appelle une décote. Pour calculer la décote, on calcule le nombre de trimestres manquants, soit pour aller jusqu’à l’âge d’ouverture des droits à la retraite à taux plein, soit pour atteindre le nombre de trimestres requis. C’est le nombre inférieur (le plus favorable au salarié) qui est retenu, dans la limite de vingt trimestres. Le taux de pension correspondant à une retraite à taux plein, soit 50%, est alors réduit de 0,625 point par trimestre manquant, soit au maximum 12,5 points. En revanche, les salariés qui travaillent au-delà du nombre d’annuités requis bénéficient d’une surcote à raison de 1,25 point par trimestre supplémentaire, soit au maximum cinq points par an. D’autres cas de figure permettent d’obtenir une surcote : avoir eu au moins trois enfants, être en situation de handicap, être un proche aidant…

Dans ce calcul, la durée d’assurance ne peut être supérieure à la durée nécessaire pour obtenir une pension à taux plein. Par exemple, si la situation de l’assuré fait qu’il doit travailler 42 ans pour obtenir une pension à taux plein, et qu’il prend sa retraite après 44 ans de travail, le calcul sera fait sur une base de 42 années.

Dans le secteur public, le calcul se fait sur les six derniers mois de carrière, en prenant en compte le traitement indiciaire brut, et le taux de pension est de 75% pour une retraite à taux plein.

Les pensions de retraite sont soumises à la CSG, la CRDS et la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa).

D’après une étude publiée par l’Observatoire des inégalités en 2023, les hommes cadres supérieurs touchent en moyenne 930 000 euros de pension de retraite au cours de leur vie, contre 300 000 euros pour les ouvriers hommes. Mais cela n’est pas dû à une différence de statut : cela tient à la fois à une forte différence en termes de salaire moyen (6 000 euros contre 2000 euros après 60 ans) et d’espérance de vie. En moyenne, en effet, un cadre passe 20,9 années à la retraite, contre 15,8 pour un ouvrier.

 

Quelle est la retraite complémentaire des cadres ?

A la retraite de base s’ajoute la retraite complémentaire. Les cadres, comme les autres salariés du secteur privé, cotisent auprès de l’Agirc-Arrco, né de la fusion en 2019 entre l’Association Générale des Institutions de Retraite Complémentaire des Cadres, qui gérait la retraite complémentaire des cadres, et l’Association des Régimes de Retraite Complémentaire, qui gérait la retraite de l’ensemble des salariés du privé.

La retraite complémentaire est un système de retraite par points : les salariés cotisent chaque mois pour obtenir un certain nombre de points, dont la valeur augmente au fil des ans. Lorsqu’ils liquident leur retraite, le montant auquel ils ont droit est obtenu en multipliant la valeur du point à ce moment-là par le nombre de points qu’ils ont obtenus. La valeur du point est de 1,3498 euros au 1er novembre 2022.

Les cadres du secteur public cotisent quant à eux à la RAFP en ce qui concerne leur retraite complémentaire. Elle est aussi versée sous forme de points, en une seule fois en-dessous de 300 points et, au-delà, par versement annuel, trimestriel ou annuel, selon le nombre de points. La valeur du point est de 0,51621 jusqu’au 31 décembre 2023.

 

Quels sont les avantages pour la retraite à être cadre ?

Un statut de cadre ne présente plus vraiment d’avantages directs au moment de la retraite, car les montants de la pension de base, comme ceux des complémentaires, sont calculés de la même façon que pour les autres salariés. Les cadres du secteur privé cotisent à la Cnav, la caisse nationale d’assurance vieillesse, pour la retraite de base, et à l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire. Ceux du secteur public à la SRE ou la CNRACL pour la retraite de base, la RAFP pour la retraite complémentaire (l’Ircantec pour les contractuels). L’avantage principal est indirect. En effet, plus un salaire est élevé dans le temps, plus haute sera la pension. Or, en moyenne, les cadres ont un bien meilleur salaire que les employés, professions intermédiaires et ouvriers.

Le taux de cotisation pour la retraite de base est de 6,9% sur la part plafonnée (prélevée sur la rémunération dans la limite du plafond de la Sécurité Sociale) et de 0,4% sur la part déplafonnée (prélevée sur la totalité des revenus) pour les cadres privés, et de 11,1% pour les cadres publics. Le taux de cotisation pour la retraite complémentaire à l’Agirc-Arrco est de 7,87% pour la part de revenus jusqu’à 43 992 euros et de 21,59% pour la part de revenus comprise entre 43 992 et 351 936 euros. Au-delà, la rémunération n’ouvre pas de droit supplémentaire. Pour les agents publics, le taux de cotisation est de 5% pour les fonctionnaires. Il atteint 2,8% pour les contractuels sur la tranche A (la partie inférieure au PASS, soit 43 992 euros en 2023) et 6,95% sur la tranche B (la partie au-delà de ce plafond).         

 

Quelle est la retraite d’un cadre pour un salaire net de 3 000 euros ?

Le montant net de la retraite ne dépend pas seulement du salaire, mais d’autres éléments, notamment de la durée de cotisation. Par ailleurs, c’est le salaire brut qui permet de calculer le montant de la pension, et non le salaire net.

Un simulateur officiel permet d’estimer sa retraite future, mais il faut pour cela se connecter à son compte retraite.

Pour donner un ordre d’idée cependant, un salaire de 3 000 euros nets correspond à environ 3 820 euros bruts pour un cadre privé, selon l’Urssaf.

Si ce montant correspond à la moyenne des 25 meilleures années du cadre, et en considérant qu’il a obtenu le nombre d’annuités nécessaires à une pension à taux plein, alors le calcul est le suivant : 3 800 x 0,5 x 1 = 1 900 euros mensuels de retraite de base. Cela ne prend pas en compte d’éventuelles particularités (surcotes, enfants à charge…). A cela s’ajoute la retraite complémentaire, dont le montant dépend du nombre de points accumulés, qui varie d’une année sur l’autre en fonction du revenu et du taux de calcul des points. Le  de calcul d’acquisition des points est le suivant : (Rémunération x taux de calcul des points) / prix d'achat du point de retraite (également appelé salaire de référence).

A lire aussi : Que sont les retraites de base et complémentaire ?

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