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En Bourgogne, la nouvelle force du négoce

Chanterêve - Maison de vin

Devenu la parfaite parade de vignerons sans terre, il permet à de talentueuses jeunes pousses de redynamiser les zones les plus sclérosées du vénérable vignoble français.

Devenu la parfaite parade de vignerons sans terre, il permet à de talentueuses jeunes pousses de redynamiser les zones les plus sclérosées du vénérable vignoble français.
Il fut l’un des premiers à redorer le blason du négoce bourguignon, dans un département de l’Yonne aux paysages aussi sinistres qu’un matin gris d’hiver lorrain. Après avoir misé sur l’ouverture d’un bar à vins naturels dans Troyes, Nicolas Vauthier se lance, conquérant, dans l’achat de raisins, sur les terroirs mésestimés d’Épineuil, Irancy et Coulanges, vinifiant de splendides cuvées sans chimie, arborant la devise Viti Vini Vinci, devenue le nom du domaine. Plus au sud, dans des contrées beaunoises où acheter des parcelles nécessite l’entremise de généreux donateurs ou quelques louis d’or sous la pédale, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le micronégoce, sélectionnant de parfaits raisins dans l’attente parfois vaine de faire l’acquisition d’un lopin.

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Cépages locaux et raisins sudistes

Parmi les plus emblématiques de cette nouvelle garde, Tomoko Kuriyama et Guillaume Bott (photo), à la tête du domaine Chanterêves, dont les cuvées ne cessent de gagner en prestige au fil des millésimes. Non loin de là, dans les bucoliques Maranges, le duo AMI pousse encore plus loin cette philosophie, voyant dans le négoce le double avantage de pouvoir vinifier des jus issus de prestigieuses appellations, de Volnay à Saint-Romain en passant par Pommard, mais aussi d’oser d’audacieux assemblages où se mêlent cépages locaux et raisins sudistes.

En cave, cuves et barriques arborent en lettres de craies les liaisons adultères de gamay, grenache, syrah, aligoté et autre pinot noir. En s’affranchissant de tout enracinement, ces négociants d’un genre nouveau se prémunissent de l’angoisse d’un taux d’endettement à faire vaciller la Banque centrale européenne, et se préparent aussi à faire face à la cruauté du climat, allant chercher ailleurs de quoi remplir des cuves laissées vides par un vignoble exsangue, terrassé par de terribles épisodes gélifs. À rebours d’une solution de fortune se dessine une nouvelle façon d’envisager le métier, faisant primer la liberté sur le confort désuet de la propriété.

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