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Législatives : quatre désistements RN, dont un face à la philippiste Naïma Moutchou

Alors que le dépôt des candidatures pour le second tour a pris fin mardi soir, plusieurs candidats nationalistes se sont retirés dans leurs circonscriptions pour éviter une victoire de la gauche face à la macronie ou la droite.

Elles sont scellées. Deux jours après le premier tour des législatives, le dépôt des candidatures en préfecture a pris fin mardi à 18 heures. Face au scénario jusque-là probable d’une majorité absolue pour le Rassemblement national et ses alliés à l’Assemblée nationale, 210 prétendants de gauche ou du camp présidentiel, qualifiés pour le second tour mais arrivés troisième pour la plupart le 30 juin, ont annoncé les uns après les autres leurs désistements. Un «front républicain» qui pourrait bel et bien limiter l’assise parlementaire du mouvement nationaliste.

Alors que le président du RN Jordan Bardella a renvoyé dos à dos lundi sur TF1 Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui auraient scellé ensemble une «alliance du déshonneur», il avait fait du Nouveau Front populaire (NFP) son «principal adversaire» quelques jours après la dissolution. C’est dans ce contexte que quatre candidats du parti à la flamme se sont retirés dans des conditions très aléatoires, permettant de limiter la victoire de la gauche dans leur circonscription. Au profit de la droite ou du bloc central.

C’est le cas dans la 4e circonscription du Val-d’Oise, où la députée sortante Horizons Naïma Moutchou est arrivée deuxième (27,89%) derrière l’Insoumise Karine Lacouture (34,65%) et juste devant le candidat du RN Sébastien Meurant (26,22%). Si cette proche d’Édouard Philippe voyait son siège lui échapper, son adversaire lepéniste s’est finalement désisté «face au danger grave que représente la possible élection d’une candidate LFI». «L’amour de la France commande de laisser nos préférences personnelles de côté pour nous opposer fermement à cette coalition dangereuse» de gauche, a-t-il écrit dans un communiqué.

Pour «barrer la route à la politique du pire», Sébastien Meurant va voter pour l’ancienne vice-présidente de la Chambre basse qui a «pris du recul sur la macronie». Une décision dont la parlementaire francilienne a «pris acte» dans un premier temps. Avant de prendre clairement ses distances avec son ex-concurrent : «Il n'y a jamais eu d'accord ou de compromission avec qui que ce soit.» «Je me suis toujours battue, en tant que citoyenne et en tant que députée, contre le projet de société du RN, a-t-elle insisté. Ces élections n'y changent rien.»

Même désistement du RN dans la 11e circonscription des Yvelines, où le maintien de la candidate Victoria Doucet (21,79% des voix au premier tour) aurait favorisé dimanche prochain l’élection de l’Insoumis William Martinet, qui a caracolé en tête de l’échéance (43,38%) loin devant le centriste Laurent Mazaury, en deuxième position (29,25%). «Aucune voix ne doit manquer pour faire barrage à l'extrémisme de LFI», s’est d’ailleurs félicité le porte-drapeau de l’UDI sur X. En ballottage moins favorable qu’il y a quelques jours, le représentant du NFP, lui, a dénoncé une «tambouille» et appelé ses électeurs à la «mobilisation générale».

Calvados, Haute-Corse...

Plus à l’Ouest, la 1re circonscription du Calvados a défrayé la chronique ce mardi. Après la diffusion d’une photo d’elle portant un képi nazi, la candidate RN Ludivine Daoudi, qui avait obtenu 19,95% des suffrages, s’est retirée. Philippe Chapron, responsable du parti nationaliste dans le département, a évoqué sur France Bleu Normandie «une décision concertée entre nous et au niveau du siège.» Objectif : «Ne pas porter préjudice au RN.» Sans triangulaire, le second tour dans ce territoire verra s’affronter la prétendante de la gauche Emma Fourreau (34,82%) et le représentant «DVD» Joël Bruneau qui était en tête à l’issu du premier tour (43,11%). Le maire de Caen a beau avoir toutes les chances de l’emporter, il se veut prudent auprès de Ouest-France : «Ça ne change rien pour moi. Je continue ma campagne avec les mêmes arguments : je veux incarner une ligne de sérieux qui s'oppose aux extrêmes.»

Dans la 2e circonscription de Haute-Corse enfin, celle qui porte les couleurs du RN, Sylvie Jouart (troisième à 25,42%) s’est désistée au profit du «divers droite» François-Xavier Ceccoli (34,05%). Une manière de tuer dans l’œuf toute possibilité de victoire de la gauche, arrivée deuxième et représentée par Jean-Félix Acquaviva (28,63%). «Respectant» la décision des instances nationales du RN, Sylvie Jouart a exprimé sa «déception», auprès de Corse-Matin. «Je sais que j'aurais pu aller jusqu'au bout mais ça n'a pas été décidé ainsi.»

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120 commentaires
  • ambidextre

    le

    Le fait que le RN se désiste à son avantage a froissé la pudeur et l'extrême délicatesse de Madame Moutchou. Et elle a l'inélégance de le souligner. Qu'elle se rassure, il n'y a là rien de personnel : le RN ne se désiste pas POUR sa petite personne, mais CONTRE LFI. Et dans le cas présent en se bouchant le nez, mais c'est pour l'amour de la France.

  • 3792600 (profil non modéré)

    le

    Vous avez vraiment envie de croire que Macron s'allie avec LFI alors qu'il a été très clair sur un gouvernement transpatisant : pas de gouvernement avec LFI. Désistement n'est pas coalition.

  • Tirésias

    le

    Honneur à ces candidats patriotes qui, pour éviter un député de gauche, acceptent le sacrifice de se désister.

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