Couverture fascicule

Louis Porcher, Les médias entre éducation et communication, Paris : Vuibert, 2006

[compte-rendu]

Année 2006 18 pp. 91-92
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Louis Porcher

Les médias entre éducation et communication

Paris : Vuibert, 2006, 210 pages Épistémologique et militante, telles sont les deux fonctions évidentes du dernier ouvrage de Louis porcher. À sa façon, ce livre ouvre de nouveau le débat sur les conditions d’une éducation aux médias réellement efficace et utile. Rien d’étonnant à cela puisqu’il inaugure la nouvelle collection «Comprendre les médias » que France Renucci dirige chez Vuibert en collaboration avec le CLEMI et l’Ina. Après avoir rappelé des arguments qui soulignent combien le rôle des médias est important dans l’éducation d’un individu et combien ces mêmes médias sont maltraités au sein du système

éducatif français, Louis Porcher élabore méthodiquement son analyse en l’adossant à une série d’auteurs de référence dans le champ des sciences humaines et sociales (Mac Luhan, Bourdieu, Bachelard, Simondon…). Sa thèse est simple : aucune éducation aux médias ne saurait être envisagée sans s’appuyer au préalable sur une éducation à la communication. Louis Porcher rappelle combien la fréquentation des médias par les élèves échappe totalement à l’école alors qu’elle joue un rôle important dans l’éducation et les apprentissages, rôle qu’il a lui-même, dès 1974 et à l’instar de Georges Friedmann, qualifiée d’école parallèle. Cette emprise des médias renvoie de facto à l’école la responsabilité «d’équiper [ les jeunes] des moyens intellectuels de comprendre les médias, c’est-à-dire de les dominer, et de ne pas être manipulés par eux » . Et comment construire cette éducation aux médias dont on peut redouter une tendance à la spécialisation (éducation à la presse écrite, à la télévision, à internet…) si ce n’est en l’arrimant solidement à une éducation sousjacente à la communication et donc aux langages. L’essentiel de l’ouvrage s’attache ensuite à définir ces compétences à la communication et leur interdépendance avec les compétences médiatiques. Il martèle alors, comme une évidence intellectuelle qui ne trouverait guère d’écho dans les directives institutionnelles et les pratiques de terrain que l’éducation aux médias ne saurait exister sans une pratique des médias – sans s’y réduire pour autant. Une réflexion sur les processus d’éducation est également conduite en filigrane, tout au long de l’ouvrage. Pour l’essentiel, elle propose une organisation scolaire qui prend en considération l’individu dans ses dimensions culturelles et cognitives pour l’inscrire dans une démarche d’apprentissage en autonomie guidée. Il y est même fait mention, s’agissant d’éducation aux médias, de l’idée d’un self-service pédagogique qui exclurait, ou presque, toute idée de programme et ses corollaires en termes d’évaluation et de certification. Louis Porcher se réfère là au concept d’habitus que Bourdieu définit comme la «grammaire générative de nos comportements » et qui trace nettement les fondements d’une

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