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SystemX lance un projet pour mieux quantifier l’impact environnemental du numérique

L’Institut de Recherche va travailler pour mettre au point une méthodologie de référence qui quantifiera plus précisément l’impact environnemental des systèmes numériques. L’outil devra aider les entreprises à faire des technologiques plus sobres.

C’est une première pierre sur un long chemin, mais un chemin important. L’Institut de Recherche Technologique (IRT) SystemX a annoncé le lancement d’un nouveau projet de recherche baptisé IEN (Impact Environnemental du Numérique). Son objectif est de développer une méthodologie et des outils qui permettront de mesurer précisément l’empreinte carbone des systèmes numériques tout au long de leurs cycles de vie.

L’ADEME estime que le numérique représente déjà 2,5 % des émissions de CO2 en France. Ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 7 % d’ici quelques années selon le « Rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat », publié en 2020. Évaluer l’impact réel des systèmes numériques, en particulier ceux des entreprises et des grands groupes, devient donc un enjeu crucial.

« Le coût environnemental du numérique reste encore largement méconnu, sa méthodologie de calcul est insuffisamment documentée, ce qui représente un obstacle à la mise en œuvre de mesures de réduction », explique Gwenaëlle Berthier, cheffe du projet IEN chez SystemX.

Pour lever ces freins, les chercheurs vont s’atteler à définir des indicateurs et des méthodes de calcul « transparents » et « harmonisés ».

« Le coût environnemental du numérique reste largement méconnu, sa méthodologie de calcul est insuffisamment documentée. »
Gwenaëlle BerthierCheffe du projet IEN chez SystemX

L’analyse du cycle de vie complet des systèmes numériques (data centers, réseaux, terminaux, etc.) devrait permettre de quantifier précisément leurs gains et coûts environnementaux. L’ambition finale est de proposer un référentiel commun et un outil d’aide à la décision pour éclairer les choix technologiques des industriels et des collectivités.

Plusieurs cas d’usage concrets, comme l’optimisation énergétique d’un parc informatique ou la mesure de l’empreinte carbone d’applications d’IA, serviront à tester la méthodologie.

Le projet réunit Airbus Protect, Total Énergies, Teclib' et CentraleSupélec. Les livrables sont attendus dans 36 mois.

Pour mémoire, SystemX est un institut de recherche technologique dédié à l’ingénierie numérique des systèmes. Il est aujourd’hui intégré à France 2030.

Sa mission est de gérer des programmes de recherche qui doivent aider à répondre aux enjeux de la digitalisation et de la décarbonation en levant les freins et les points bloquants technologiques à la réalisation de ces deux enjeux.

Loin d’être un organisme dans une tour d’ivoire, sa philosophie est au contraire la « fertilisation croisée inter-filières » (sic). Concrètement, il s’agit de favoriser les collaborations transverses entre industriels (grands groupes, ETI, PME, start-up), acteurs académiques et institutionnels.

Cette année, SystemX a dévoilé les fruits d’un autre travail au long cours de 3 ans qu’il a mené, là encore, avec de grands acteurs économiques et des universitaires : Confiance.AI. Le collectif a rendu publics une méthodologie et des composants techniques pour déployer des IA responsables et auditables en milieu industriel. Le nouveau collectif IEN devrait faire de même pour l’environnement.

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