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Ce nouveau musée ouvre ses portes au Maroc et il devrait vous intéresser

Situé dans un palais du XIXe siècle de Fès, Al Batha, le musée des Arts de l'Islam abrite une vaste collection d'art marocain.
Situé dans un palais du XIXe siècle de Fès, Al Batha, le musée des Arts de l'Islam abrite une vaste collection d'art marocain. Anne-Claire Delorme / Le Figaro

En cours de finition après quatre ans de travaux qui ont redonné toute sa splendeur à ce palais historique de Fès, le musée Al Batha des Arts de l'islam s'apprête à ouvrir ses portes. Le Figaro l'a visité en avant-première.

C'est le plus ancien musée du royaume chérifien (1915), le plus vaste (7320 m2) et l'un des monuments phares de Fès ! C'est dire si la renaissance du musée Al Batha après quatre ans de travaux est attendue au Maroc. En cours de finition, cette réouverture (sans doute vers la fin juin) signe une double métamorphose : transformé en musée des Arts de l'Islam sous l'égide de la Fondation Nationale des Musées (FNM), cette magnifique résidence estivale et palais de réception de la fin du XIXe siècle, a également fait l'objet d'une rénovation aussi minutieuse que spectaculaire.

Dix sections entièrement réaménagées selon les normes de la muséographie internationale, des salles préislamiques aux salles consacrées à Fès, se partageront 700 objets rigoureusement sélectionnés sur les plus de 7000 conservés dans les réserves (sans compter les acquisitions prévues par la suite). Parmi eux, des pièces phare des arts de l'Islam au Maroc, et à Fès comme le très ancien minbar de la mosquée des Andalous (Xe siècle), témoin des luttes entre les Fatimides et les Omeyyades ou l'horloge hydraulique de la médersa Bou Inania (XIVe siècle) dont l'énigmatique mécanisme témoigne du haut degré d'ingéniosité des savants de l'époque.

Un minutieux travail de restauration

La Fondation Nationale des Musée a redonné tout son lustre à ce lieu iconique de Fès. Anne-Claire Delorme / Le Figaro

En totale harmonie avec le riche décor historique intérieur, la scénographie a été conçue de façon à mettre en valeur ces objets mais aussi à laisser libre cours aux visiteurs d'admirer l'architecture des lieux. Ils ne devraient pas s'en priver : fidèle à sa volonté de moderniser les musées tout en préservant le patrimoine, la Fondation Nationale des Musées, sous l'impulsion de son président Mehdi Qotbi, a redonné tout son lustre à un lieu qui souffrait d'un cruel état de décrépitude sans en dénaturer l'esprit. «Il fallait respecter l'authenticité du monument», résume Alae Fechtali, conservateur du musée qui se souvient d'avoir visité le musée, enfant, avec son grand-père.

Recouverts d'un enduit à la chaux beige, les murs ont été rendus à leur blancheur originelle, et un travail minutieux de restauration a été mené sur tous les éléments décoratifs, zelliges, stucs ou bois sculptés. Le plus impressionnant est sans doute la réhabilitation des nuances originelles des décors floraux ou géométriques des portes et fenêtres, réalisée par l'un des derniers maalem (maîtres artisans) maîtrisant la peinture sur bois à base de pigments naturels. Des portes aux couleurs défraîchies ont retrouvé leur éclat, tout comme les plafonds, et un travail impressionnant de décapage a été mené sur des fenêtres dont les anciens motifs polychromes avaient été recouverts de peinture.

Les jardins ont également été rénovés. Anne-Claire Delorme / Le Figaro

Ce même souci d'authenticité a guidé la rénovation du jardin (60% de la superficie) qui s'étire entre les deux bâtiments du palais, avec sa profusion de couleurs, éclats rouges des grenadiers, mauve délicat des jacarandas, vert des cyprès, palmiers, ou agrumes. Entre bruissement des fontaines et pépiements d'oiseaux, on y savoure tout l'art des jardins à l'andalouse. Le musée sera ouvert tous les jours sauf le mardi, avec à venir un programme d'expositions temporaires, ainsi qu'une cafétéria et une boutique.

Musée Al Batha, Oued Fejjaline, 5 Ave du Batha, Fès, Maroc.



Le contenu de cet article a été rédigé de manière indépendante par la rédaction. Lorsque vous effectuez une réservation via nos liens partenaires, Le Figaro peut percevoir une commission.


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2 commentaires
  • Enigme

    le

    Dans ces pays les plus belles choses sont privées, palais des rois et des riches, interdites au peuple. Le bien commun ils ne connaissaient pas, et ne connaissent toujours pas. Ce sont les colons européens qui ont construit (fait construire ...) les places, jardins, gares, bâtiments publics (postes, etc...), qui profitaient à tous.

  • anonyme

    le

    Fes, magnifique, j'espère que l'obscurantisme ne la détruira pas.

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