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Le gouvernement cherche des armes contre le streaming

Actuellement démuni pour répondre au nouveau combat lancé par Nicolas Sarkozy, le gouvernement dispose d'une source d'inspiration aux États-Unis.

Nicolas Sarkozy a marqué sa nouvelle cible. «Les sites de streaming illégal font des ravages et j'entends qu'on les combatte», a déclaré le président de la République vendredi, devant les professionnels de la culture réunis à Avignon.

Interrogé lundi sur LCI, Éric Besson a reconnu qu'il n'était pas «facile» de répondre à cette «commande claire» du président de la République. L'arsenal législatif imaginé pour la loi Hadopi est en effet inopérant. L'adresse IP du pirate ne peut pas être récupérée comme sur les réseaux de «peer to peer», car il s'agit d'un échange direct entre un site et un internaute. Pour ne rien arranger, les plates-formes de streaming, qui diffusent illégalement des films et de séries télévisées, sont souvent hébergées à l'étranger et donc quasi impossibles à fermer.

Extrait de l'intervention d'Éric Besson sur LCI:

Face au streaming, il existe en fait deux grandes théories. Soit un blocage, qui prend la forme d'une liste de sites dont la consultation est interdite depuis la France. Cette méthode, déjà appliquée contre les sites de jeu en ligne non autorisés, s'apparente à une digue qu'il faudrait sans cesse rallonger. Autre théorie en vogue, l'analyse en temps réel des pages et des contenus regardés par les internautes. Mais cette méthode, plus difficile à court-circuiter, pose de sérieuses questions sur le respect de la vie privée.

Une source d'inspiration aux États-Unis

Tandis qu'Éric Besson se félicite que la loi Hadopi ait incité «beaucoup de pays» à se lancer dans «la défense du créateur», la France pourrait trouver des sources d'inspiration outre-Atlantique. Avec le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), les États-Unis veulent donner les moyens aux ayants droit d'obtenir facilement le blocage et le filtrage de sites Internet enfreignant les droits d'auteur, sans recommander de méthode. Ce sera aux fournisseurs d'accès de se débrouiller. SOPA est un texte «flexible», a expliqué le patron de la RIAA, l'association qui fédère l'industrie américaine du disque.

Actuellement discuté à la Chambre des représentants, le projet de loi SOPA provoque une vive opposition des internautes. Google, Facebook et d'autres géants d'Internet viennent aussi de dénoncer les risques qu'il ferait courir sur l'innovation, en provoquant une multiplication des poursuites judiciaires. En France, ce nouveau combat contre le streaming intervient alors que l'UMP tentait de mettre en avant le côté pédagogique d'Hadopi, plutôt que répressif. Un premier projet pour 2012 sur le numérique, publié avant l'été, s'opposait ainsi fermement au filtrage et au blocage.

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