Législatives : à Nice, malgré des appels au désistement, une triangulaire avec Horizons et LFI pour Éric Ciotti

Le Figaro Nice

Les appels par médias interposés au désistement n’auront servi à rien, tout comme les tractations, en coulisses, depuis lundi matin. Arrivés derrière Éric Ciotti (41,04%), l’Insoumis Olivier Salerno (26,62%) et le proche de Christian Estrosi pour Horizons, Graig Monetti (22,79%), ont tous les deux décidé de maintenir leur candidature pour le second tour de dimanche. Une triangulaire qui devrait faciliter la tâche du député sortant, élu dans cette 1^re circonscription des Alpes-Maritimes depuis 2007.

La possibilité d’un nouveau duel avec Graig Monetti, comme en 2022, a pu un temps inquiéter les équipes «ciottistes». Dimanche soir, l’identité du second était très attendue. Ce n’est que vers 22h30 qu’Éric Ciotti est revenu s’exprimer pour se féliciter d’être arrivé «largement en tête». Avec la troisième place de l’estrosiste, il ne faisait peu de doute que ce dernier ne retire pas sa candidature, comme l’a pourtant suggéré le premier ministre Gabriel Attal. Le maire de Nice s’est montré très ferme face à LFI ces derniers temps, notamment sur le sujet israélo-palestinien, auquel il est très attaché. C’est l’un des points de non-retour.

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«Irresponsable»

L’option de «débrancher» Olivier Salerno, malgré sa deuxième place et ses quatre points d’avance, a donc été testée. Graig Monetti s’est employé à jurer qu’il était le mieux placé pour faire tomber Éric Ciotti contrairement à l’Insoumis, selon lui plus clivant. Dès le lundi matin, il a annoncé son maintien sur son compte X, avant d’enchaîner les apparitions médiatiques (BFM Nice Côte d’Azur, France 2, France 3, France bleu). «Je suis le plus à même de rassembler», se persuade-t-il. De son côté, le représentant du Nouveau Front populaire l’appelle aussi à lâcher l’affaire au nom «du gaullisme social dont il se réclame constamment». Il ne confirmera néanmoins sa candidature que mardi après-midi, trois heures avant la fin des dépôts. Signe de réflexions, dont il indique au Figaro avoir été «le dernier au courant».

«Ça va être difficile, conçoit-il. Mais ce n’était pas possible de se retirer au vu de la progression ces dernières années à Nice du vote pour une gauche de rupture.» Il estime que «les trois quarts de cette circonscription, outre le centre-ville et le port, sont des quartiers populaires». Concernant le maintien de Graig Monetti, l’Insoumis juge cela «irresponsable». «Comment peut-il se justifier ? Les additions, ça ne se fait pas comme ça», s’agace-t-il.

Il faut susciter l’inédit (...) Je veux activer un vote utile et massif

Graig Monetti, candidat Horizons dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes

À la quatrième place, le candidat inconnu jusqu’alors des Républicains «canal historique», Virgile Vanier-Guérin (5,78%), avait très vite appelé à soutenir Graig Monetti. Tout comme l’écologiste indépendante, cinquième, avec ses 2,81%. Des reports de voix qui pourraient profiter au candidat Horizons, sans que cela ne soit suffisant. Mais même dans l’optique d’un duel, nombreux observateurs locaux, critiques sur sa manière de faire campagne, se montraient sceptiques quant à ses chances de l’emporter.

«Il faut susciter l’inédit, confie au Figaro Graig Monetti après une longue journée de terrain. Avec mon nouveau slogan, “Résistance”, j’appelle aussi les électeurs de gauche, des communistes aux écologistes, à me soutenir. Je veux activer un vote utile et massif.» Les trois candidats se retrouveront mercredi, sur France 3, à 19h40. Éric Ciotti, qui avait refusé un débat lors du premier tour, a cette fois-ci accepté.