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Une ferme urbaine géante chauffe sa serre avec les data centers de la ville de Paris

Sur le toit qui abrite les trains de la gare du Nord, long de 400 mètres, l’exploitation s’étend sur 7000 m2, faisant de Plantation l’une des plus grandes fermes urbaines d’Europe. Ben Burke

FIGARO DEMAIN - La ferme urbaine Plantation, installée sur les toits de la capitale, fait ainsi des économies.

C’est un ovni, au cœur du nouvel écoquartier Chapelle International, dans le nord de Paris, à la frontière de la Seine-Saint-Denis, qui se refait une beauté en vue des JO 2024. Sur le toit du plus grand bâtiment de la ville, long de 400 mètres, qui abrite les trains de la toute proche gare du Nord, les 7000 m2 de Plantation, une des plus grandes fermes urbaines d’Europe, forment un ensemble détonnant.

Entre les 1500 m de potager et la serre se dresse une grange en verre et bois et sa terrasse de 1000 m, dédiée à l’événementiel. «Nous souhaitions un lieu apaisant, pour se ressourcer comme à la campagne», explique Sidney Delourme, ancien consultant en environnement et énergie et cofondateur de la start-up Cultivate. Avec une vue imprenable sur Montmartre et le Sacré-Cœur, c’est réussi.

Il suffit de s’aventurer dans les allées du potager en permaculture et ses 70 variétés de légumes bio pour être au parfum: ici, on pratique l’agroécologie, sans herbicides ni pesticides, on laisse fertiliser les sols, on sème des légumes anciens, on pratique le zéro déchet, toute la production étant valorisée, notamment en compost. Y compris celle qui n’est pas vendue dans les supermarchés (comme Franprix) ou restaurants du quartier (une quinzaine pour l’instant).

Mais c’est l’imposante serre de six mètres de haut qui fait la plus grande originalité de Plantation. Bioclimatique, elle a été conçue avec des matériaux français. Le bâtiment de 1200 m2, où sont cultivées salades, micropousses et herbes aromatiques, est chauffé grâce au data center dont la ville de Paris s’est dotée en 2019.

20 degrés toute l’année

Les 300 serveurs installés au sous-sol, abritant notamment les données de l’AP-HP, tournant 7 jours sur 7 et 365 jours par an, émettent une chaleur fatale récupérée, centralisée et chauffée à 65 degrés. La boucle d’eau chaude de 500 mètres gérée par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) chauffe le quartier. Une sous-station de chauffage envoie également sur les toits de l’eau chaude qui circule dans des tuyaux, faisant le tour de la serre et soufflant de l’air chaud à l’intérieur via quatre aérothermes. De quoi permettre de maintenir les cultures à 20 degrés toute l’année à faible coût (quelques centimes du kilowattheure).

Le duo d’entrepreneurs, qui a investi 3 millions d’euros pour se lancer, juste avant la crise du Covid, sans avoir droit à aucune aide, voit aujourd’hui de nombreux chefs cuisiniers s’approvisionner chez lui et les élèves de la porte de la Chapelle découvrir son activité. «Aucun gamin du quartier n’a jamais mis les pieds dans une ferme», lance Sidney Delourme, qui tire une vraie fierté de leur faire découvrir «le parcours du potager à l’assiette». En attendant d’ouvrir un jour un restaurant sur place.


Le Figaro



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5 commentaires
  • Anonyme

    le

    La mauvaise réputation de la Porte de la Chapelle n’incite pas notamment les familles à s’installer dans ce nouveau quartier du 18e. (…) «Nous avons du mal à attirer les familles avec enfants, reconnaît Christine Laconde, directrice de la Régie immobilière de la ville de Paris, le deuxième plus important bailleur social de la capitale, citée par Le Parisien. Les petites surfaces destinées aux jeunes, en revanche, trouvent preneur». La preuve en chiffre: sur le dernier lot de 65 logements géré par la RIVP, 47 sont inoccupés. Sur les 1100 logements qui verront le jour d’ici trois ans, 47% sont des HLM. Pour un 80 m² avec grande terrasse, une habitante débourse 1066 euros chaque mois, chauffage compris. Soit un peu plus de 13 euros le m². Et malgré ces prix abordables, certains habitants sont réticents. «Slalomer à la sortie du tram porte de la Chapelle parmi les zombies accros au crack, ça fait réfléchir», rétorque une femme qui cherche un logement social. Article du figaro

  • Anonyme

    le

    Cela fait des années en Suède que les data center chauffent les bâtiments.

  • Geneviève Meunier-dumont

    le

    bétonnons et faisons de la culture hors sol ! vous aurez tous les éléments organoleptiques nécessaires