Résultats du second tour des législatives : le Nouveau Front populaire en tête devant le camp présidentiel, le RN troisième

La politique restera toujours une affaire de surprise. À la fois imprévisible et retentissante. À l’issue du second tour des élections législatives, convoquées il y a un mois par Emmanuel Macron dans la foulée des européennes, la gauche, rassemblée sous la bannière du Nouveau Front populaire, obtiendrait une majorité relative entre 187 et 198 sièges, selon de premières estimations Ifop. En dépit de nombreuses fractures internes, la nouvelle coalition devrait maintenant engager d’intenses négociations en interne pour envoyer un leader, consensuel à toutes ses chapelles, à Matignon.

Secoué et parfois agacé par la dissolution, le camp présidentiel sauve les meubles. Partie en campagne avec 250 députés, et la défaite aux européennes en tête, la majorité sortante pourrait conserver entre 161 et 169 élus à la Chambre basse. Une performance notable pour le bloc central, à qui la plupart des enquêtes d’opinion promettaient une déroute après le premier tour du 30 juin. À l’instar de celle qu’a connue la gauche lors des législatives de mars 1993, après douze années de présidence de François Mitterrand.

Renaissance et LR résistent

La déception doit être grande dimanche soir dans les rangs de l’«union des droites», emmenée par le Rassemblement national (RN) et les «ciottistes». Alors que le président du parti à la flamme Jordan Bardella avait fait de l'obtention d'une majorité absolue une condition non négociable pour être nommé premier ministre, il ne pourrait compter que sur 135 à 143 sièges. Soit une cinquantaine de députés de plus que dans la précédente législature. Les quelque 200 désistements de candidats de gauche ou macronistes en début de semaine ont finalement eu raison du triomphe annoncé du mouvement nationaliste.

Si elle a été sonnée par le ralliement d’Éric Ciotti au RN, la droite résiste. Et resterait peu ou prou avec le même contingent : 63 sièges, contre 62 précédemment. Comme le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio l’avaient monté vendredi, les candidats Républicains et estampillés «divers droite» ont profité d’une bonne implantation locale. À noter que ce serait la première fois depuis 2012 que la droite ne perdrait pas massivement des sièges de législatives en législatives.