Cet oiseau préhistorique a été réintroduit en Nouvelle-Zélande

Ils n’avaient pas foulé ce sol depuis près d’un siècle. Vendredi 25 août, 18 Takahés, des oiseaux hors du commun dont l’origine remonte à l’ère préhistorique, ont été réintroduits dans la vallée du lac Wakatipu, sur l'île du sud de la Nouvelle-Zélande, s’est réjoui le docteur Andrew Digby, biologiste de la conservation des oiseaux rares en Nouvelle-Zélande, sur X (ancien Twitter).

Cette espèce, aux couleurs chatoyantes et pas plus grande qu’un ballon de football, avait pourtant été annoncée officiellement éteinte en 1898, avant d’être redécouverte 50 ans plus tard. Mais grâce au travail du gouvernement et des défenseurs des animaux, de l’éclosion de l’œuf à leur élevage en captivité, l’espèce a finalement retrouvé sa liberté.

Outre son allure atypique et le fait qu’ils ne volent pas, les Takahés sont aussi exceptionnels du fait de leur ancienneté sur cette terre. Le premier spécimen est apparenté à l’ère préhistorique du Pléistocène, qui est estimée entre 2,58 millions d'années et 11.700 ans avant notre époque. En 1898, l’espèce a failli s’éteindre à cause des animaux qui accompagnaient les colons européens, notamment les chats, les furets ou encore les rats, qui trouvaient refuge sur les bateaux.

Pour protéger ses oiseaux, la Nouvelle Zélande a lancé une grande campagne d’éradication d’ici 2050, des prédateurs les plus problématiques : les rats, les opossums ou les hermines. «Le piégeage des rats, des furets et des chats sauvages a permis de réduire le nombre de prédateurs», a expliqué Deidre Vercoe, responsable des opérations de rétablissement de la population de Takahés dans un communiqué de presse. «Il est essentiel de continuer à les maintenir à un niveau bas».

Et pour le moment, c’est mission réussie : alors qu’on ne comptait que 180 Takahés en 1981, ils avoisinent aujourd’hui les 500 spécimens, soit une augmentation de 8% par an, précise le communiqué de presse. Sa réintroduction lundi correspond au troisième peuplement sauvage de cette espèce dans le pays, fruit d’une collaboration entre le gouvernement et une tribu indigène, pour laquelle le retour de l’oiseau est particulièrement symbolique, selon le journal The Guardian . Le déclin des takahés sauvages a coïncidé avec «la confiscation, la vente ou le vol d'une grande partie des terres» de la tribu des Maoris, explique le journal britannique.