Réparer les survivantes: l’escrime thérapeutique pour exorciser les violences
FIGARO DEMAIN - Un parcours dédié permet aux femmes victimes de violences sexuelles de se reconstruire.
Salle d’armes de Montparnasse, en ce mardi matin d’hiver, Isabelle*, victime d’inceste, pendant l’échauffement d’un atelier d’escrime, a les yeux bandés.
Flash-back. Elle se revoit petite-fille, dans la même configuration. Impossible de faire l’exercice, blocage total. «Le maître d’armes m’a demandé ce que je ressentais dans mon corps: du chaud? Du froid? De quelle couleur? Il me ramenait toujours à des sensations physiques, à mon ressenti. Puis il m’a dit: “Vas-y, touche mon masque, de plus en plus fort!” J’ai tapé, pleuré, crié. «Il faut que ton cri vienne de plus bas, du ventre !»
Un cri, venu du plus profond d’elle-même, d’une puissance inimaginable pour elle, déchire alors l’immense salle d’armes. «Ensuite, je me suis sentie beaucoup plus légère. Puis j’ai vomi. Et j’ai compris que cette envie de meurtre qui m’a traversée, cela faisait trente ans que je me la trimbalais.»
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Pour Violette*, c’est de la corde à sauter qu’est venu le déclic: «Impossible de sauter. Je me suis souvenue de moi…
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