Aller au contenu

Genius of Modern Music : Vol. 1 & 2

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Genius of Modern Music, Vol. 1 & 2

Album de Thelonious Monk
Sortie 1951 et 1952
Enregistré 15 et , , , , ,
WOR Studios, New York
Van Gelder Recording Studio, Hackensack
Genre jazz
Compositeur Thelonious Monk
Label Blue Note Records

Albums de Thelonious Monk

Genius of Modern Music, Vol. One & Two, sont une série de disques du pianiste américain de jazz Thelonious Monk, premiers enregistrement du musiciens sous son nom publiés par Blue Note Records en 1951 et 1952.

« Parce que tout est déjà là, muri, pensé, fignolé. Du trois minutes trente pur génie. On n'en connait pas beaucoup, des gars qui arrivent tout cuits. Il y a toujours des périodes de formation, où l'on devine le grand artiste sous des balbutiements encore désordonnés. […] Mais Thelonious Monk, c'est tout le contraire. Quand il arrive avec ses petits tableaux, il n'y a plus qu'à planter les clous pour les accrocher au mur. Tout du bon. Il faut dire aussi que le fait de commencer à enregistrer aussi tard dans sa vie a permis au pianiste de murir dans son coin sans que personne, à part les initiés, ne remarque quoi que ce soit. Mais le plus important dans ces enregistrements est sans doute qu'il s'impose tout de suite, impérial, dans la catégorie compositeur. En proposant des formations variables, trio, quintet, sextet, il exhibe dans chacun de ces orchestres la vitalité de son génie. »

— Laurent de Wilde, Monk, 1996[1].

Ces albums ont une importante valeur historique : on y trouve de nombreux premiers enregistrements par Monk de certaines de ses compositions qui deviendront des standards par la suite, comme Well, You Needn't, In Walked Bud ou 'Round Midnight[2],[3],[4].

Les morceaux sont généralement courts, autour de trois minutes : « un bijou de mélodie angulaire, suivie par des solos courts et fulgurants, et puis c'est parti pour le morceau suivant »[5]. Bien qu'il s'agisse du premier album de Monk en tant que leader, tous les éléments de son style sont déjà présents : « jeu cubiste, décrochages déroutants, déconstruction mélodique, sens inédit du rythme, compositions géniales »[6]. Le pianiste est alors âgé de 30 ans, et joue depuis longtemps en club sans avoir enregistré[7].

Enregistrement

[modifier | modifier le code]
un Noir-Américain avec des lunettes en train de jouer du piano
Thelonious Monk par William P. Gottlieb en 1947.

Le producteur de Blue Note Records Alfred Lion organise six sessions d'enregistrement : les 15 et , le , le , le et le [8]. Toutes les sessions sont enregistrées par Doug Hawkins au WOR Studios, sauf celle du enregistrée par Rudy Van Gelder dans son home studio.

À partir des cinq premières sessions, Blue Note publie deux disques 10″ : Genius of Modern Music en 1951 et Genius of Modern Music, Vol. 2 en 1952. La pochette est signée Paul Bacon[9].

Après que ce format tombe en désuétude, Blue Note republie les disques en 1956 en 12″, en ajoutant les enregistrements issus d'autres sessions : Genius of Modern Music, Vol. One (BLP 1510) et Genius of Modern Music, Vol. Two (BLP 1511). Reid Miles signe une de ses premières pochettes pour Blue Note[10].

Les deux albums sont rassemblés sur un seul CD, par ordre chronologique, et la session du est publiée sur Wizard of the Vibes (en) de Milt Jackson.

Pour Rick Anderson (AllMusic), ces disques sont indispensables pour tout passionné de jazz. Monk est au mieux de sa forme, même si certains des musiciens qui l'accompagnent ne sont pas tous à la hauteur : « le jeu d'Art Blakey est correct, mais il n'a visiblement pas encore tout à fait pris la mesure du génie des compositions de Monk, et […] Sahib Shihab joue avec un son gras et gazouillant largement hors de propos »[2]. Marc Davis (All About Jazz) surenchérit : pour lui les meilleurs morceaux sont ceux en trio, avec le piano de Monk au centre[5]. Le jeu de Shihab est plus intéressant sur les enregistrements de 1951, et la qualité de l'enregistrement généralement meilleure sur le deuxième volume[11].

Ces albums figurent dans sélections discographiques[12],[3],[7].

Première édition

[modifier | modifier le code]

Genius of Modern Music, Volume One – BLP 1510

[modifier | modifier le code]

Genius of Modern Music, Volume Two – BLP 1511

[modifier | modifier le code]

Réédition

[modifier | modifier le code]

Morceaux présents sur Wizard of the Vibes

[modifier | modifier le code]

  • Thelonious Monk : piano
  • Gene Ramey : contrebasse
  • Art Blakey : batterie

  • Thelonious Monk : piano
  • George Taitt : trompette
  • Sahib Shihab : saxophone alto
  • Bob Paige : contrebasse
  • Art Blakey : batterie

  • Thelonious Monk : piano
  • Sahib Shihab : saxophone alto (sauf sur Ask Me Now)
  • Milt Jackson : vibraphone (sauf sur Ask Me Now)
  • Al McKibbon : contrebasse
  • Art Blakey : batterie

Références

[modifier | modifier le code]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Genius of Modern Music, Vols. One & Two » (voir la liste des auteurs).
  1. de Wilde 2010, p. 108-109.
  2. a et b (en) Rick Anderson, « Genius of Modern Music, Vol. 1 » (critique de l'album par la rédaction), sur AllMusic .
  3. a et b (en) A. B. Spellman et Murray Horwitz, « Thelonious Monk: 'Genius of Modern Music, Vol. 1 and Vol. 2' », NPR, (consulté le ).
  4. de Wilde 2010, p. 105-107.
  5. a et b (en) Marc Davis, « Thelonious Monk: Genius of Modern Music, Volume 1 – Blue Note 1510 », sur All About Jazz, (consulté le ).
  6. Marc Zisman, « Genius Of Modern Music », sur Qobuz (consulté le ).
  7. a et b Stéphane Ollivier, « Les années phares de Thelonious Monk en cinq albums », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  8. (en) Scott Yanow, « The Complete Blue Note Recordings » (critique de l'album par la rédaction), sur AllMusic .
  9. (en) John Fordham, « Blue Note: 75 years of the coolest visuals in jazz », The Guardian, (consulté le ).
  10. « Thelonious Monk - Genius Of Modern Music - Vinyle », sur store-bluenote.fr (consulté le ).
  11. (en) Rick Anderson, « Genius of Modern Music, Vol. 2 » (critique de l'album par la rédaction), sur AllMusic .
  12. Louis-Julien Nicolaou, « Thelonious Monk : cinq albums pour cerner le génie d’une énigme du jazz », Télérama, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]