A la demande d'un prestataire agissant pour un producteur pornographique américain, Google a rendu introuvable le service français d'hébergement de fichiers Uptobox.

Depuis plusieurs jours, le service français d'hébergement de fichiers Uptobox n'est plus visible dans les résultats du moteur de recherche Google. Une apparente censure dont l'explication est apparue ce vendredi en bas de la page des résultats : 

En réponse à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d'auteur), nous avons retiré 1 résultat(s) de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte DMCA qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l'adresse suivante : ChillingEffects.org.

Lorsque l'on consulte la plainte publiée sur ChillingEffects, on découvre que le service a été supprimé des résultats de Google à la demande de la société américaine Piracy Stops Here LLC, pour le compte du producteur de films pornographiques Jim Weathers Productions.

Alors que la société est censée demander la suppression des seuls liens qui mènent spécifiquement vers un contenu piraté, Piracy Stops Here a demandé à Google de supprimer l'ensemble du domaine Uptobox.com, listé parmi des milliers d'URL à censurer sur le moteur de recherche :

Contacté par Numerama, Google n'était pas en mesure ce vendredi de nous dire si le déréférencement du site officiel d'Uptobox était le résultat d'une erreur de vigilance dans le traitement de la demande massive, ou un choix délibéré et assumé de ne plus rendre visible le site à ceux qui le recherchent. Le déréférencement n'est en tout cas pas total, puisqu'il est toujours possible de trouver des résultats en forçant la recherche sur son seul nom de domaine. 

Sur son site internet, Piracy Stops Here explique qu'il met à la disposition de ses clients "une équipe dédiée (qui) patrouille les blogs, les sites de partage de fichiers, les torrents, les newsgroups et d'autres endroits sur Internet où vos fichiers sont partagés illégalement". "A la minute où ils trouvent l'un de vos fichiers, ils l'ajoutent à notre système, qui envoie des demandes de suppressions toutes les 15 minutes, 24 heures sur 24", vante la société anti-piratage, qui met en avant l'automatisation de ses processus. 

Selon les informations publiées par Google, Piracy Stops Here LLC a envoyé depuis 2012 plus de 1,5 million demandes de suppressions d'URL, en visant de nombreux concurrents à Uptobox comme Uploaded.net, Filesmonster, ou Share-Online.

Egalement contacté par Numerama, Uptobox nous explique traiter chaque jour plusieurs centaines de demandes de suppressions de contenus envoyées par les ayants droit. Dans la grande majorité des cas, ces demandes sont suivies d'effet. Le site qui perd des milliers de visites chaque jour a envoyé une contestation à Google dès qu'il a constaté une chute de son trafic provenant du moteur de recherche. Mais plusieurs jours plus tard, Uptobox attend toujours une réponse.

L'an dernier, un autre concurrent d'Uptobox, Rapidgator, avait subi le même sort. Il avait finalement obtenu gain de cause après qu'une contestation fut suivie d'effet.

En 2012, Google avait annoncé qu'il sanctionnerait dans ses résultats les sites les plus souvent accusés de piratage. A ce jour, Uptobox a fait l'objet de 110 562 demandes de suppressions d'URL, ce qui représenterait jusqu'à la moitié des URL du site référencées par Google.

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