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Nuisances, tournages, épreuves, ouverture au public : comment la production de «Fort Boyard» se prépare aux grands travaux

«Fort Boyard» sur France 2 : la production se prépare aux grands travaux

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ENQUÊTE - À l’été 2025, le monument maritime va faire l’objet de travaux colossaux. Durant tout ce temps, les équipes de la société de production du célèbre jeu de France 2 vont devoir composer avec les engins de chantier.

Il ne fait pas son âge pourtant le fort Boyard a 158 ans. L’édifice de pierre, bâti entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron pour protéger le grand arsenal de Rochefort, doit sa longévité au célèbre jeu qui porte son nom. En 1988, Jacques Antoine a l’idée d’investir la célèbre forteresse maritime pour y tourner une émission de télévision.

Le producteur la rachète à un dentiste belge mais la cède aussitôt au conseil général de la Charente-Maritime pour 1 franc symbolique. En échange, le département s'engage à effectuer les travaux d'entretien et assurer l'exclusivité de l'exploitation du lieu à la société de production. Et depuis 1990, chaque été, «Fort Boyard» fait les beaux jours de France 2.

35e saison

Pour préserver la citadelle et ainsi faire perdurer le plus longtemps possible le programme qui fête cette année sa 35e saison, Adventure Line Productions la bichonne. Locataire des lieux, la société travaille «main dans la main et en bonne intelligence» avec le département. «Tout ce qui concerne le bâtiment, c'est le département qui s’en occupe : une porte décalée, un problème avec une serrure...», détaille Antoine Weber, producteur exécutif de «Fort Boyard». «Cette année, toute la plomberie en étain, piquée par l’eau de mer, a été changée», ajoute Henri Mondin, directeur de production. La société de production s’occupe, elle, de ses installations. Mais n’hésite pas parfois prendre en charge de menues réparations quand les artisans concernés se trouvent déjà sur place. Sans refacturer derrière. Une façon de gagner du temps.

Si un relevé de fissures est réalisé chaque année par le département, ALP le tient informé de l’état du fort. «Ça fait un peu moins d’une dizaine d’années qu'on constate que les pierres bougent. En fait, elles subissent les assauts de la mer qui, avec les changements climatiques, sont de plus en plus agités», poursuit Antoine Weber. «Un “shore break” s’est créé à cause du déplacement de la longe de Boyard. Cette vague très puissante vient s’éclater contre la face nord du fort, passe par-dessus et pénètre à l’intérieur», insiste Henri Mondin.

« On ne peut pas avoir des bruits de marteau-piqueur et des barges qui viennent autour du fort »

Antoine Weber, producteur exécutif de «Fort Boyard» sur France 2.

Véritablement en danger, le fort Boyard va donc avoir droit à des travaux colossaux. Les premiers coups de pelleteuse sont prévus à l’été 2025 et la citadelle doit avoir retrouvé, si tout se passe bien, son éperon rocheux et son port d’amarrage en 2028. Durant tout ce temps, les équipes de production de «Fort Boyard» vont devoir composer avec les engins de chantier. Si ALP est assurée de tourner la saison 36 en mai 2025 en toute tranquillité, ça reste encore flou pour le tournage des éditions qui doivent suivre. «Pour le tournage en 2026, les travaux se feront en mer. A priori, une tractopelle sera installée sur la risberme [les fondations du fort visibles à marée basse, NDR] et elle ne grattera pas dans la pierre donc en termes de son ça ne devrait pas nous gêner», espère Henri Mondin. «On ne peut pas avoir des bruits de marteau-piqueur et des barges qui viennent autour du fort. Mais le conseil départemental en a parfaitement conscience, on en a longuement parlé, on commence à trouver des solutions», ajoute Antoine Weber. «Chaque stand-by des travaux coûte énormément d'argent. Donc l'idée c'est d'essayer de trouver un terrain d'entente pour pas qu'on soit gênés», appuie Henri Mondin. Pour les plans larges, la production envisage d’ores et déjà d’utiliser des images enregistrées précédemment.

Avec cet éperon rocheux et ce port, Adventure Line Productions va aussi devoir repenser certaines épreuves notamment celles en carrelet. «Des jeux que vous ne les voyez plus en France mais qui existent encore dans quelques pays étrangers. En 2022, on avait rejoué La Clé à la mer, ce vieux jeu des années 90 où le père Fouras jette la clé dans l’eau après une énigme. Si on doit la rejouer, le candidat sautera certainement du port», imagine Antoine Weber. La production réfléchit également à «tirer profit» du port. «Est-ce que ça va nous permettre de filmer un peu plus loin en pleine mer ? Ça ouvre des perspectives», avance le producteur exécutif.

« La discussion autour des ouvertures au public viendra dans un second temps »

Antoine Weber, producteur exécutif de «Fort Boyard» sur France 2.

Dès les débuts de l’exploitation du fort, Jacques Antoine et le département avaient choisi d’installer à l’ouest de l’édifice une plateforme offshore pour permettre l’accès. Celle-ci a été remplacée en 2015 en raison de sa vétusté. Malgré la construction du nouveau port, il n’est pas envisagé que la plateforme soit enlevée. Et pour cause. Elle permet d’accéder au fort en tout temps et en toute marée. Toutefois, le port pourra s’avérer plus pratique pour embarquer et débarquer quand les conditions seront réunies. «On n'aura plus ce temps de latence qu'on a avec les paniers. On pourra tous partir du fort en même temps et charger le bateau en cinq minutes plutôt qu'en vingt aujourd'hui. En revanche, comme le port ne sera pas accessible toute la journée, on continuera d'utiliser la plateforme», analyse Antoine Weber.

Mi-avril, Sylvie Marcilly, la présidente du département, a annoncé sa «volonté d’ouvrir le fort Boyard au grand public». Reste désormais à savoir dans quelles conditions. «La jauge sera petite, les réservations se feront à l'avance mais cela viendra compenser l'effort financier du Département. Et nous réaliserons le rêve de nombreux enfants», a-t-elle prévenu. Là encore, ALP et le département vont devoir travailler conjointement. «Ce sont des discussions qu'on a entamées sans entériner quoi que ce soit puisqu'ils n'en sont pas là, ils fonctionnent par étapes. La première étape pour eux, c'est d'arriver à construire ce brise-lames et ce port d'amarrage. La discussion autour des ouvertures au public viendra dans un second temps et évidemment on sera consulté pour sauvegarder les éléments du tournage et pouvoir permettre une visite sans que les gens soient déçus», conclut Antoine Weber.

Nuisances, tournages, épreuves, ouverture au public : comment la production de «Fort Boyard» se prépare aux grands travaux

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5 commentaires
  • Jena F

    le

    Je ne supporte pas les faux tigres, c'est grotesque

  • Amiral de bateau-lavoir

    le

    Une société de production payé par les impots locaux. Absolument dégoutant.

  • FP58

    le

    Malin le Jacques Antoine… il fait supporter son décors par la collectivité..

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