Dans le Perche, un moulin transformé en maison de campagne zen et contemporaine

Le nouveau chic pour les vacances ? Prendre ses quartiers d'été dans une maison d'hôtes de charme. Ne comptant que quelques chambres (cinq au maximum), souvent nichées dans des lieux bucoliques, meublées et décorées avec soin par des hôtes qui y ont mis toutes leur âme, elles sont la garantie de séjours sereins, uniques, inoubliables. Elles peuvent aussi devenir sources d'inspiration en matière d'architecture d'intérieur. Tour d'horizon dans nos adresses coups de cœur avec une cinquième escale au Moulin, dans Perche, et une rencontre avec sa propriétaire Marine Gabily.

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L'histoire du lieu

«Avec mon compagnon Lucas, notre projet initial était de trouver une maison de campagne, un lieu où créer des souvenirs avec nos familles, la sienne qui habitent du côté de Nantes et Angers et la mienne qui vit à Paris. Autre élément d'importance : nous ne voulions ni bruit ni voisin. Nous étions en quête de calme car nous vivons dans le quartier très animé de la République à Paris. Le Perche nous a donc semblé la région répondant à ces critères. Les premières visites n'ont pas été probantes. En revanche, quand nous avons poussé le portail du Moulin, ça a été un coup de cœur immédiat ! Nous nous trouvions au creux d'une vallée, face à ce qui évoquait un hameau, trois bâtiments à investir, des coques vides. L'endroit n'avait, en effet, pas été véritablement entretenu. Les propriétaires qui avaient acheté le Moulin à l'âge de 35 ans et en avaient 70, habitaient à 20 minutes et se retrouvaient là, l'été, pour fêter des anniversaires, profiter des beaux extérieurs. Mais rien n'avait été rénové à l'intérieur, c'était très sommaire. Il y avait bien une chambre et une salle de bains mais elles étaient infréquentables. En somme il n'y avait pas d'habitation, ni même de roue au moulin car elle avait été retirée des années plus tôt ! Mais si tout était un peu à l'abandon, ce qu'il restait était plutôt bien conservé. Les bâtiments avaient notamment été intelligemment construits pour que l'eau s'évacue bien lors des nombreuses crues.

C'était donc un magnifique terrain de jeu pour Lucas qui est architecte. C'était surtout un défi car il est habitué à faire de grands et luxueux appartements à Paris. Prendre en compte l'environnement, la nature, dans un projet était une première pour lui. Nous avons donc fait une offre… Le prêt a été accepté le jour où le confinement a été annoncé ! Ce contretemps nous a permis de travailler sur les plans. Je crois que j'ai été la cliente la plus pénible que Lucas ait eue ! Nous avons récupéré les clés en juin 2020 et nous avons commencé les travaux dès le mois d'août. Le projet avait un peu changé en cours de route. Les coûts des matériaux ayant explosé, nous nous sommes dit que pour financer les charges, nous pouvions louer la maison ponctuellement. Nous avons donc conçu les chambres comme de petites suites avec chacune une entrée, une salle de bains et imaginé des espaces pour vivre en commun… Un an après le début du chantier, nous inaugurions la maison avec un événement rassemblant 70 personnes ! Et très vite, notamment grâce à quelques articles, nous avons commencé à accueillir nos premiers visiteurs. Nous vivons toujours à Paris mais j'ai plaqué mon métier dans la communication pour gérer le Moulin à plein temps. Sur place, nous avons une gouvernante pour l'accueil. De nombreux services sont également proposés : massages, chefs à domicile, paniers repas…»

Les travaux

«Il y a eu un an de travaux. Nous avons tout créé, tout restructuré, tout refait : planchers, eau, électricité… Nous avons travaillé avec les équipes de Lucas avec lesquelles il collabore depuis 10 ans. Cela a apporté de la souplesse et de la rapidité. Nous avons également fait appel à des artisans locaux pour des savoir-faire spécifiques. Dans le bâtiment principal, il y a une pièce à vivre de 80 m² et à l'étage, deux chambres avec leurs salles de bains. On accède aux trois autres chambres situées dans d'autres bâtiments par la cour intérieure. L'ensemble forme un U. Cette configuration permet de louer plus ou moins de chambres (mais en revanche, nous n'acceptons jamais plusieurs groupes en même temps : nos clients ont toujours le Moulin pour eux seuls le temps de leur séjour, même s'ils n'ont besoin que de deux chambres).»

Les choix déco

«Notre priorité était de concevoir une maison où l'on se sente bien à l'intérieur, que la déco soit inspirante dès le saut du lit ! Quand je voyage, j'ai envie d'être dans de beaux endroits, que ce soit mieux que chez moi. C'est donc ce que je voulais ici. Nous sommes partis sur des matériaux nobles, du marbre, du bois. Et les teintes ont suivi : chaleureuses et enveloppantes. Il n'y a pas de couleurs vives. Côté aménagement, nous avons mélangé le neuf et l'ancien, créé un dialogue entre les pièces contemporaines et chinés. Chaque détail est soigné. Par exemple, dans la cuisine, Lucas a réalisé un dessin en trompe-l’œil à main levée sur les portes des placards pour les camoufler, en faire des œuvres d'art. Nous avons rénové et retapissé énormément de chaises. Nous avons également porté une attention particulière aux textiles : les rideaux sont en laine vierge de chez Dedar, les housses de couette et les draps sont en lin. Il y a une atmosphère très cocooning. Du coup, si l'été on profite pleinement du parc, l'hiver on est aussi très bien devant la cheminée, on lit, on discute, on prend le temps...»

Les marques, objets, meubles favoris

«Il n'y a dans les maisons, que des choses que j'aime comme le linge de lit Bonsoir ou celui de la marque Most en gaze de coton – qui a l'avantage de sécher vite - que j'ai découvert plus tardivement. Il y a aussi des édredons de chez Gabrielle Paris, des cadres en tufting de l'Atelier Paolo à Bordeaux. Nous avons aussi quelques meubles intemporels comme des tables de chevet Kartell et des pièces des collections de mobilier et de luminaires de Hauvette & Madani, le studio de Lucas. J'ai aussi aménagé une très belle buanderie, pièce plus secrète dans laquelle je passe beaucoup de temps avec des façades de placard Plume un peu rose, seule touche de couleurs.

Les trésors à chiner

«Chez nous, tout ou presque est à vendre. Si un visiteur a un coup de cœur, il peut se l'offrir. Les pièces bougent donc beaucoup et comme j'adore chiner ce n'est pas un problème. Parmi mes trouvailles favorites, il y a le lavabo en forme de coquillage dans la salle de bains de la Bergerie. Je suis aussi très fière du bureau de Patrick Gingembre dans la chambre master, en fibres de verre moulée. Il y a trois ans, j'avais chiné une paire de vasques vertes avec un miroir assorti. Je les ai installés dans la salle de bains de la chambre 145 et j'ai créé autour une mosaïque qui révèle toute leur beauté. J'ai toujours été très manuelle. Je me suis formée à la mosaïque à l'atelier Garance Mosaïque à Paris. Je trouve que c'est une activité amusante et reposante. On casse des carreaux pour réaliser un motif que l'on a choisi. Je fais également de la céramique depuis deux ans boulevard de la Villette à Paris. J'ai fait des coupelles et des porte-savons pour le Moulin.»

Les astuces déco

«On ne pense pas assez au marbre ! Lucas est un fan de marbre. Nous en chinons partout y compris sur le Boncoin ! On le fait ensuite redécouper pour en faire des plinthes – c'est ce que nous avons fait dans le salon du Moulin - ou le poser en encadrement de porte. Cela donne vraiment quelque chose en plus. Le marbre est aussi parfait pour créer des étagères !»