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Sofia Bernardin, cofondatrice du site ReSee : «Mon travail ? Donner une deuxième vie à des pièces iconiques»

New-yorkaise pur jus et parisienne de cœur, Sofia Bernardin a cofondé il y a dix ans le site ReSee, qui offre une expérience ultraluxe de la seconde main.
New-yorkaise pur jus et parisienne de cœur, Sofia Bernardin a cofondé il y a dix ans le site ReSee, qui offre une expérience ultraluxe de la seconde main. Photo Léa Crespi

New-yorkaise pur jus et parisienne de cœur, elle a cofondé il y a dix ans le site ReSee, qui offre une expérience ultraluxe de la seconde main. Elle nous raconte son quotidien, ses débuts, ses projets.

Madame Figaro. – Une heure de réveil ?
Sofia Bernardin. - 7 h15 avec deux rappels de sonnerie ! Si je pouvais, je me coucherais plus tôt.

Le pitch de votre poste ?
Donner une deuxième vie à des pièces iconiques et raconter l'histoire de la mode à travers elles.

Des résultats à donner ici et maintenant ?
ReSee, c'est une équipe d'une vingtaine de personnes, 13 000 pièces en vente, 70 % de notre chiffre d'affaires en dehors de France (dont 50 % aux États-Unis) et 50 % avec les sacs à main. Enfin, depuis la création du site, fin 2013, c'est aussi une croissance annuelle de 80 %.

Si on remonte aux origines ?
New York, dans les années 1980. Un père anthropologue, une mère psychologue et une vie dans un quartier un peu bizarre de la ville : Hell's Kitchen et ses deux tours, construites dans les années 1970 pour des artistes. Dans l'ascenseur, on pouvait croiser des filles comme Misty Copeland, devenue depuis la première femme afro-américaine nommée danseuse étoile, ou ma copine Alicia Keys… Et tant d'autres fortes personnalités !

Une figure qui a tout déclenché ?
J'étais une petite fille timide, jusqu'à ce que je devienne capitaine de mon équipe de basket. Un jour de 1999, Hillary Clinton nous rend visite à l'école. À l'époque, tout le monde se demandait si elle allait se lancer dans la course au Sénat. Après mon petit discours d'introduction, je lui serre la main et lui dis : «Dare to compete («Allez, lancez-vous !», NDLR). Toute une génération de filles et de femmes attendait ce moment. Nous nous sommes revues depuis, et cette formule, je la porte en moi tous les jours.

Dans mon ascenseur quand j’étais petite, je pouvais croiser des filles comme Alicia Keys, ma copine

Sofia Bernardin

Un mentor ?
J'ai commencé comme assistante chez Vanity Fair et GQ, à New York. Ma cheffe d'alors – Lottie Oakley –, la directrice de la partie internationale, m'a prise dans ses valises chez Vogue , en me confiant : «Je bouge, tu bouges.»

Un accélérateur de parcours ?
Cette expérience à New York. Tout le monde travaillait tellement. C'était stressant, exigeant, mais il y avait une passion, une attention au détail et une connaissance de la mode qui ne m'ont jamais quittée.

Des obstacles sur la route ?
En 2005, j'ai eu le sentiment d'avoir à choisir entre ma carrière et ma vie privée. On m'offrait le poste de mes rêves : directrice américaine du Vogue China, sur le point de se lancer. Or, je venais de rencontrer un Français que je voulais rejoindre à Paris. J'ai suivi mon cœur. Mariés depuis seize ans, nous avons quatre enfants !

Quand je travaillais à New York, il y avait une passion et une connaissance de la mode qui ne m'ont jamais quittée

Sofia Bernardin

Qui vous a fait confiance ?
Mon associée Sabrina Marshall, il y a onze ans. Vestiaire Collective et Collector Square venaient de se lancer. Selon moi, il manquait un acteur plus pointu. Elle m'a dit : «Je le fais avec toi.»

Quel défi pour demain ?
Ouvrir un bureau aux États-Unis pour y sourcer des pièces. L'ancien CEO de Vestiaire Collective, Sébastien Fabre, nous a rejoints en 2023, et il apporte une présence opérationnelle solide.

Que voudriez-vous transmettre ?
Ma passion pour l'histoire de la mode. La moyenne d'âge, chez nous, est de 35 ans. Ainsi, beaucoup discutent de collections qu'ils n'ont pas connues, et c'est très intéressant !

Avoir de l’influence, c’est avoir une vision

Sofia Bernardin

Quand passez-vous en mode déconnectée ?
Une fois par semaine, depuis vingt ans, pour un cours de Pilates. Je ferme les yeux et me concentre sur le mouvement.

Un moment off ?
Le petit-déjeuner avec mes enfants, et le marché le week-end.

Un regard qui vous libère ?
Celui de Phoebe Philo. Elle a vraiment pensé aux femmes qui travaillent en les habillant.

Votre définition de l'influence ?
Avoir une vision et la porter avec authenticité.

Un déjeuner en ville ?
Le restaurant de mon mari Alfred, Da Alfredo (ex-Finzi), boulevard Haussmann à Paris : on se croirait à Naples dans les années 1970.

Sofia Bernardin, cofondatrice du site ReSee : «Mon travail ? Donner une deuxième vie à des pièces iconiques»

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