"C'est inquiétant", estiment les rapports d'académie : cette faute de grammaire est la plus courante chez les futurs instituteurs

"C'est inquiétant", estiment les rapports d'académie : cette faute de grammaire est la plus courante chez les futurs instituteurs Cette erreur est présente dans dix des quinze rapports du concours de recrutement des professeurs des écoles 2023 consultés par Le Figaro Étudiant.

Alors que l'opinion publique se désole du niveau en langue française des petits élèves, qu'en est-il de celui de leurs professeurs ? À en croire les résultats du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) pour l'année 2023, les futurs enseignants ne maîtrisent pas toujours la langue de Molière sur le bout des doigts. Quelle que soit l'académie, les correcteurs soulignent les lacunes en orthographe et en grammaire des candidats. Dans les rapports, le jury regrette un niveau de langue qui ne correspond pas à celui d'un futur professeur des écoles.

La quinzaine de rapports consultés par Le Figaro Étudiant insiste sur le message suivant : "Un temps doit obligatoirement être dévolu à la relecture minutieuse de la copie afin d'éliminer les erreurs et afin de corriger l'orthographe". Et pour cause, nombreuses sont les copies pénalisées en raison des fautes qu'elles contiennent. Le rapport du jury de Toulouse, par exemple, fait état de 49 copies éliminées pour une note inférieure ou égale à 5/20, principalement en raison de fautes de langue. Dans l'académie d'Orléans-Tours, 18,7% des copies sont pénalisées pour plus de 5 erreurs d'orthographe. Les différents rapports épluchés soulignent des erreurs d'accord dans le groupe nominal, des incohérences de temps verbaux et des fautes dans le système d'accentuation qui sont courantes.

Dans le rapport de Bordeaux, on lit que les erreurs les plus fréquentes sur les copies des candidats concernent les accords entre le verbe et le sujet, comme "nous somme", "elle est perçut" et les erreurs lexicales : "poëte, planête, malgré, le champs lexical, certe, de part, cahotique, boulversé". Pour l'académie d'Orléans-Tours, le problème est d'une nature différente : "D'autres inventent des mots ('je dispositionne') ou effectuent des liaisons inappropriées ('18 zélèves')".

Au-delà de ces erreurs, une faute se détache par sa récurrence. On la retrouve dans dix des quinze rapports consultés par Le Figaro Étudiant. Cette faute "récurrente et inquiétante pour de futurs enseignants, estiment les auteurs du rapport d'Aix-Marseille, est la confusion entre l'imparfait et le conditionnel présent : 'serait' et 'existait' ont souvent été analysés comme étant conjugués au même temps". "Le jury s'est étonné de voir que les erreurs portant sur l'identification du conditionnel présent, que l'on considère désormais comme un temps de l'indicatif, soient aussi nombreuses", insistent quant à eux les auteurs du rapport de Poitiers.

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