Quelles études pour devenir influenceur ?

Quelles études pour devenir influenceur ? Le succès des stars du Net suscite la convoitise. Alors, quelle filière choisir pour suivre leur pas ?

Un diplôme universitaire de Tiktokeur professionnel : l'idée semble loufoque et pourtant, cela existe désormais à Kiev. Les élèves obtiennent même un diplôme de l'enseignement supérieur, comme le rapporte le journal Oukraïnska Pravda via Courrier International. Cette première mondiale, conformément à ce que revendique le recteur de l'établissement Mykhaïlo Poplavsky, reflète l'importance croissante de ce nouveau métier. Un influenceur désigne une personne qui modifie les opinions ou habitudes de consommation de ses abonnés grâce à son exposition sur Internet. En d'autres termes, ces stars du Web partagent leur vie sur les réseaux sociaux, présentant au passage leurs produits et/ou marques coup de cœur.

Pour percer, il faut surtout trouver sa niche : la mode ou les sports de haut niveau sont saturés ! "Tout le monde pense que c'est facile, mais comme il y a des centaines de milliers de personnes qui veulent se lancer, peu y arrivent, prévient Charles Sterlings, créateur de contenu spécialisé dans la finance et membre de l'Union des métiers de l'influence et des créateurs de contenu (UMICC). Le plus difficile est de se créer une communauté, et pour cela, il faut commencer par un sujet très ciblé. Quand j'ai commencé dans la finance, les internautes qui faisaient des recherches sur le sujet tombaient forcément sur moi car j'étais le seul ! Ensuite, on se diversifie, on s'adapte à son public."

Quelles études pour devenir influenceur ?

À l'origine, être influenceur n'exige aucune formation. Sa professionnalisation avec les années engendre désormais une offre inédite de leçons. La filière de Kiev en est l'illustration. Mais en France, "c'est encore du learning by doing, il n'y a aucune formation. Même en école de commerce avec des cours de marketing, on ne nous apprenait pas les réseaux sociaux", remarque Charles Sterlings. Et si certaines formations commencent à essayer de se développer, ce n'est pas encore au point ! "On apprend sur le tas à faire des vidéos, à écrire un script, à monter… Il y a des tutos, et on utilise aussi l'intelligence artificielle. C'est en train de se structurer, ce sera peut-être inclus dans certains cursus à terme."

Le centre de formations L'École Française propose des ateliers de deux heures pendant un mois, que l'employeur peut financer au titre de la formation professionnelle par le CPF (Compte personnel de formation). Le CFPJ (Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes) dispense également un séminaire de trois jours à distance pour "gagner de l'influence sur les réseaux sociaux". Lancée en avril 2019, l'Influence Académie élabore quant à elle, une formule à 99€ pour un accès illimité à des cours, des templates pour les post sur Instagram et un coaching privé avec un influenceur par Skype. Ce que ces formations ne vous apprendront pas forcément, c'est qu'il "ne faut pas se laisser décourager parce qu'on n'a pas un million d'abonnés au bout de trois mois ! Ce ne sont pas forcément les meilleurs qui réussissent, mais ceux qui ont persévéré malgré les échecs".

Quel est le salaire d'un influenceur ?

Difficile de donner une moyenne ! La rémunération d'un influenceur est de plusieurs types. "La première est liée aux vues : sur Tiktok, une vidéo de plus d'une minute rapporte entre 400 et 600 euros par million de vues." Le deuxième vient du placement de produits : "c'est le cas de la plupart des influenceurs, qui sont rémunérés par des marques. Par exemple, une banque vous paie lorsque vous parlez d'elle". Il y a également la méthode des abonnements, sur Twitch notamment, ou à une newsletter : les abonnés paient pour recevoir du contenu exclusif. Enfin, "il y a ceux qui vendent des produits ou services en parallèle. C'est souvent l'étape suivante. Dans mon cas, du conseil en influence pour des marques, et j'essaie aussi de le développer pour les particuliers". Car le métier d'influenceur offre peu de perspectives de carrière sur le long terme : mieux vaut anticiper la suite !