En arpentant les allées du salon Autonomy Paris, ce 22 mars 2023, plusieurs constats sur l’écosystème de la mobilité se sont rapidement imposés à moi. Lors de cet événement, relativement méconnu, on a un aperçu des différentes solutions de mobilité urbaine et durable. Tout un programme, me direz-vous, peut-être ironiquement !
On y trouve pêle-mêle : de la mobilité douce, des navettes autonomes, des quadricycles lourds électriques, des bornes électriques ou encore des opérateurs de free floating. Ce que l’on en retient, c'est qu’il n’y a pas une, mais des mobilités. Cette cohabitation forcée entre les différents acteurs en devient anarchique. L’espace urbain est devenu une jungle, où chaque marque est une espèce qui défend son territoire, sans vraiment se préoccuper de l’autre. C’est pourtant ce qui devrait être la base de tout : l’intermodalité. Cette notion est toutefois la grande absente de l’événement.
Autre constat, rien ne sort vraiment du lot. Malgré les tours et détours entre les stands, l’effet « waouh » nous manque. Après tout, rien ne ressemble plus à un service de vélos en libre-service, qu’un autre service de vélos en libre-service. Les trottinettes, les VAE, les scooters électriques donnent parfois l’impression de voir double. Tout n’est pas non plus à jeter. Quelques stands proposent des innovations qui piquent un peu plus la curiosité. Vous les découvrirez progressivement dans des news et des dossiers sur Numerama. Petit indice, on parlera prochainement de recharge des véhicules et de quadricycles avec ou sans permis.
Il reste encore une tendance de fond du salon qui sème le doute : vaut-il mieux être utilisateur ou possesseur de sa mobilité ? Si dans l’automobile, l’autopartage peine à creuser son trou, quand il s’agit de trottinettes, de vélos ou de scooters, le free floating (ou libre-service) séduit de plus en plus. Le futur de la mobilité se joue-t-il sur le fait de n’être qu’un utilisateur des solutions de mobilité à disposition dans les villes ? Alors que l’électrification est au cœur des débats, la vraie question est peut-être celle de la possession. C'est sans doute là que se trouve la plus grande mutation à venir du secteur.