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Watt Else, une newsletter écrite par Raphaëlle Baut et proposée par Numerama

Non, ce n'est pas à l'acheteur de payer le manque de compétitivité des marques européennes de véhicules électriques. 

⚡️ L’absurdité du bonus qui favorise les mauvais élèves

La rumeur d’un bonus écologique réservé aux véhicules électriques européens se fait de plus en plus persistante. La filière automobile française (PFA) pousse le gouvernement à trancher pour plus de protectionnisme. À l’image de l’Inflation Reduction Act (IRA) américain, le bonus devrait favoriser uniquement la production européenne de voitures électriques. Les industriels concernés sont certainement pour, mais s’est-on inquiété de l’impact pour les acquéreurs ? Ces nouvelles règles de bonus seraient une nouvelle fois profondément injustes.  

En marge du Mondial de Paris, en octobre 2022, Bruno Le Maire s'était exprimé en faveur de ce projet. Il considère que la France doit « réserver son bonus à des véhicules produits sur le sol européen » pour « résister à la concurrence » (chinoise, vous l’aurez compris). Il avait également précisé que « tous les efforts de la France seront vains, si l’Europe ne défend pas ses intérêts économiques ». L’Europe est le dernier frein à l'application de ce nouveau bonus. 

Il est difficile de reprocher aux politiques de vouloir donner un coup de pouce aux constructeurs européens, afin de conserver les emplois. On les blâmera, par contre, de vouloir forcer la main pour nous faire acheter européen, alors que la démarche se fait assez naturellement. Les chiffres des immatriculations françaises en témoignent déjà.

À prestations et prix équivalents, les acheteurs ne se précipitent pas spontanément vers les marques chinoises ou étrangères. Le nœud du problème repose sur le fait que nos marques ne sont globalement pas (encore) compétitives. Rares sont les modèles européens à pouvoir rivaliser à armes égales avec une Dacia Spring, une MG4 ou Tesla Model 3, bientôt privées d’aides à l’achat. Les groupes historiques se sont fourvoyés en se reposant sur leurs lauriers, ce n'est pas encore une fois au client final de payer les pots cassés. Est-il juste de limiter le bonus écologique à une vingtaine de modèles essentiellement issus de 3 groupes industriels : Stellantis, Renault et Volkswagen ? 

Ce bonus servirait donc à punir les constructeurs étrangers qui œuvrent à rendre la voiture électrique plus abordable grâce aux volumes, et à subventionner les marques européennes dans leur stratégie de « montée en gamme ». On marche un peu sur la tête.

L’ironie de l’histoire, c’est que les (méchants) constructeurs chinois arrivent sur le marché européen, non pas en cassant les prix, mais en innovant. La citadine Leapmotor T03 en est un bon exemple : vendue à partir de 8 000 € en Chine, son tarif français est de 25 990 € avant bonus. On est loin d’une concurrence déloyale par le prix. Seuls Tesla et MG jouent le rôle de perturbateurs de l’ordre établi. 

Au final, ceux qui y perdront le plus, ce sont tous les clients qui souhaitaient se diriger vers une Dacia, Kia, Hyundai, MG, Tesla, Smart ou l’une des nouvelles marques chinoises. Ces clients à qui on va directement reprocher de ne pas soutenir l’économie locale, en tapant au portefeuille. Pendant ce temps,  les constructeurs européens n’auront pas besoin de revoir leurs prix à la baisse. Est-ce ça qu'on appelle une saine concurrence ? 

Le dossier de la semaine 📒

La voiture de l’année est à l’essai sur Numerama. La Jeep Avenger est le premier modèle 100 % électrique de la marque. Ce petit SUV concentre beaucoup d’attentes de la part du constructeur, mais aussi des clients. Comment s’en sort-il ? C'est à découvrir dans notre essai

Ce qu'il ne fallait pas manquer 👍

⚡ Le lithium au cœur des convoitises politiques 

Certains pays d'Amérique latine ont bien compris que le lithium était un nouvel or blanc. Comme pour le pétrole, les politiques commencent à prendre la main sur cette ressource, et cela n’augure rien de bon. À lire sur Numerama

⚡ La voiture électrique à 100 € s’éloigne encore un peu  

Plus les ministres s’expriment sur le sujet, plus on sent la promesse d’un VE à 100 € disparaître. Les termes utilisés ce jour par Élisabeth Borne en sont une bonne illustration. À lire sur Automobile Propre

⚡ L’entretien des VE : deux salles, deux ambiances

Les constructeurs historiques conservent des passages réguliers à l'atelier, quand Tesla a opté lui pour le "sans entretien". Quelle est la meilleure solution ? À lire sur Numerama 

⚡ Renault refuse d'entrer dans une guerre des prix

Le constructeur français maintien son cap et indique ne pas vouloir rentrer dans le jeu de Tesla en baissant ses prix. La position de Renault est légitime, mais le risque reste bien présent. À lire sur Numerama

⚡ Petits excès de vitesse : une décision à deux vitesses

Le cadeau va être apprécié par les automobilistes, à n'en pas douter. Mais la décision de ne plus enlever de point en cas de « petit » excès de vitesse creuse en réalité les inégalités et inquiète sur un relâchement au volant. À lire sur Numerama

L'image de la semaine 📸 

Cupra a officialisé ce vendredi 21 avril son nouveau SUV électrique : le Tavascan. On le retrouvera sur les routes européennes début 2024. Enfin le temps qu’il arrive de Chine, où il sera produit. Avec son design extérieur assez musclé et son intérieur original, Cupra tente de faire oublier qu’il partage la même plateforme MEB que ses cousins VW ID.5 et Skoda Enyaq Coupé.    

Le produit de la semaine 🚲

La sacoche Rapha se fixe sur le guidon ou sur le cadre de votre vélo. Elle est imperméable et dispose d’une bande réfléchissante. Son petit plus ? Elle se transforme en sac bandoulière au besoin. 

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